Aurélia et Nishanta, en escale coquine de 24h au Sri Lanka

Mieux qu’une carte postale de votre grande-tante ou un mail de votre meilleur(e) pote, la série « Les Vacances de l’amour » de Gizèle, vous emporte dans la moiteur torride du sexe à l’étranger. À cheval entre le témoignage et le carnet de route, plongez dans nos voyages coquins, ceux qui tombent à l’eau comme ceux qui finissent bien. Cette semaine, Aurélia nous emporte en escale sexuelle de seulement 24h au Sri Lanka.

« Je revenais d’un voyage d’une dizaine de jours en Malaisie où j’étais allée voir une amie. Comme j’avais 20 ans, pas trop de thunes et pas trop de temps, j’avais pris le pire vol pour économiser quelques euros. Au retour, j’avais donc une très longue escale à Colombo, au Sri Lanka. Tellement longue que la compagnie nous a embarqués, moi et une poignée d’autres passagers radins, dans un minibus pour nous conduire dans un hôtel. On avait atterri vers 17 heures à Colombo et on devait redécoller vers 5 heures du matin pour la France.

Je me suis donc retrouvée seule dans un hôtel bien plus chic que les auberges de jeunesse que j’avais fréquentées en Malaisie. Alors que j’étais en train de m’extasier sur la présence d’une douche ET d’une baignoire dans la même salle de bain, un employé de l’hôtel a frappé à la porte de ma chambre. Il m’a tendue une orange pressée dans une noix de coco. On a dû échanger quelques mots. Il s’appelait Nishanta, je crois qu’il avait 27 ans et je me souviens juste qu’il avait de très beaux cheveux bruns et que j’étais fascinée par son sourire aux dents extrêmement blanches. Puis il est reparti.

Mais il est revenu frappé à ma porte. Quand j’ai rouvert, il est entré, il a refermé la porte assez vite et il m’a tendu une autre orange pressée. Il est ensuite allé fermer les rideaux de la baie vitrée qui donnaient sur la plage. Il avait peur d’être vu. On a un peu discuté de nos vies, mais je parlais très mal anglais donc c’était assez limité.

Plus tard en me promenant sur la plage, j’ai fait la connaissance d’un groupe de Français qui étaient sur le même vol que moi. Ils m’ont invitée à boire l’apéro et j’ai accepté. Je leur ai raconté que je m’abreuvais d’oranges pressées depuis mon arrivée. Après quelques blagues graveleuses et quelques conseils avertis, on est allés diner au restaurant de l’hôtel. Nishanta était dans les parages et me suivait du regard. Les autres se moquaient gentiment de moi en me poussant à la débauche. Lorsque je suis revenue dans ma chambre, Nishanta n’a pas tardé à débarquer. On a encore parlé, je n’étais pas du tout à l’aise. Il a voulu prendre mon numéro de téléphone parce qu’il n’avait pas d’adresse mail. C’est très bizarre mais dans mon souvenir, j’avais le complexe de l’occidentale qui s’apprête à abuser de l’hospitalité locale.

J’avoue que je ne garde pas un souvenir impérissable de la suite. Juste qu’il roulait des pelles en mode aspirateur et que c’était très désagréable. Mais je ne pense pas que ce soit une coutume locale. Pour sa défense, je n’étais pas très dégourdie non plus. On a fait l’amour une fois, très vite et assez maladroitement. Il a voulu remettre ça, il avait posé deux préservatifs sur la table de chevet en guise de préliminaires. Mais j’avais pas envie. Il m’a proposé de rester dormir, j’ai refusé et il est parti. Je devais me lever deux heures plus tard. Vers 4 heures du matin, on a rembarqué dans le minibus direction l’aéroport où mes compagnons d’apéro m’attendaient le sourire aux lèvres.

L’année qui a suivi, j’ai reçu un appel à Noël et un autre pour… la Saint-Valentin ! Comme je n’avais absolument pas progressé en anglais, on s’est de nouveau pas dit grand-chose. Parfois je me demande ce qu’il est devenu, quelle vie il peut avoir aujourd’hui. Il n’y a pas très longtemps, une amie m’a rendu un bouquin en me rappelant que je le lisais pendant mon séjour sri lankais : « La Promesse de l’aube », de Romain Gary. Tout un programme dans ce titre. À l’intérieur de la couverture, d’une écriture tremblante, Nishanta avait écrit son prénom et son numéro. »

Aurélia, 29 ans, Paris