Est-ce bien raisonnable de vouloir payer son billet d’avion le moins cher possible ?

 

vol pas cher en avion

 

Cette année ce sera le Vietnam. Vous l’avez décidé après avoir passé des jours à parlementer avec vos potes ou avec votre tendre moitié à la recherche de la destination idéale pour vos prochaines vacances. Restait à organiser un peu le voyage. Et comme tout bon vacancier qui se respecte, vous vouliez trouver le billet d’avion le moins cher du marché. Vous y avez passé des heures, des soirées, des semaines. Le soir à la lueur de votre écran d’ordi, vous parcouriez les milliers de comparateurs de vols à la recherche de la bonne affaire. Peu importaient l’attente, la compagnie, les escales, vous ne vouliez pas payer cher, un point c’était tout. Mais cette économie là était-elle bien raisonnable ?

 

Sachez une chose : à ce petit jeu, Gizèle a toujours perdu. Elle ce souvient de cette fois où, après avoir pu épargner une somme conséquente – 100 euros, le montant qui sépare souvent le bon vol de l’ivraie -, elle a mis 27 heures pour accomplir en avion un simple Paris-Hanoï. 27 heures, oui. Contre 12 heures avec la compagnie un peu plus chère. Notons qu’elle a passé 14 heures à terre, dans un aéroport moscovite, sans pouvoir visiter la ville, contrainte de se payer des cafés à 10 euros et de s’allonger sur des sièges aux accoudoirs inamovibles. Résultat : elle a succombé à l’appel du marketing et s’est acheté un saumon entier sous vide au duty free pour la modique somme de 80 euros. La belle affaire.

En résumé : l’expérience montre toujours qu’entre ces deux misérables vols à 100 euros d’écart, il existe une multitude de contraintes à bien avoir en tête. Souvent, on parle d’innombrables heures d’attente passées dans un aéroport surclimatisé, à tenter en vain de changer les quelques euros qui vous restent en monnaie locale pour pouvoir vous précipiter ensuite sur des boites de M&M’s géantes et des paquets de Daims surdimensionnés. D’autres fois, c’est carrément l’appareil qui bat de l’aile. La télé ne marche pas, et vous vous déshydratez petit à peu sans avoir accès au moindre verre d’eau.

Enfin, comble du désœuvrement, il arrive aussi que vos deux vols ne soit séparés que de 30 minuscules minutes l’un de l’autre. Sitôt l’armement des toboggans prononcé, vous vous ruez telle une bête sauvage à l’avant de l’appareil. Qu’importe si le stewart y laisse une partie de son doigt de pied. Vous voulez avoir ce deuxième vol coûte que coûte, bien qu’il ne vous ait rien coûté. Le visage ruisselant de sueur, vous arrivez une minute avant la fermeture des portes à l’embarquement. L’hôtesse prend à peine le temps de plaindre votre voisin(e) qui humera cette âcre odeur de transpiration pendant neuf longues heures que votre ceinture de sécurité se referme. Vous décollez, vous soufflez. Les mains dans les poches. Car oui, si vous avez réussi à choper ce vol in extremis, il n’en sera pas de même pour vos bagages. Contrairement à vous, eux mettront plusieurs longues journées à arriver. S’ils arrivent un jour. Mais rassurez-vous, pendant son escale moscovite, Gizèle a eu le temps de checker la météo aux quatre coins du monde. Résultat : il fait 6 degrés en ce moment à Wellington. Vous allez adorer garder vos tongs et bénir votre unique t-shirt.

La prochaine fois, un conseil : larguez le saumon par le hublot et rajoutez 100 euros de plus à votre billet d’avion. Votre voisin(e) vous le rendra en M&M’s. Ou en Daims. C’est promis.

 

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La rédaction

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