Gizèle au supermarché d’Anvers, en Belgique

La série « Au Supermarché » d’Allez Gizèle, c’est l’anti épicerie fine. Parce que flâner dans les rayons d’un supermarché en voyage, c’est découvrir l’autre gastronomie d’un pays, celle qu’aucun guide ne recensera jamais, Gizèle vous fait faire le tour du monde des têtes de gondole. Au menu aujourd’hui : la ville d’Anvers, en Belgique. Miam.

Les bonbons arrache-toux

Douceur de la métaphore, joie de la langue belge. Ces bonbons pour la gorge arracheront votre toux telle de la mauvaise herbe. En plus, la petite boite vintage sera du plus bel effet dans votre cuisine Ikea. Sachez cependant que l’on ignore ce que signifie le slogan « Véritables Ballons », sur l’étiquette. Des ballons de football en hommage à nos amis Allemands vainqueurs de la Coupe du monde ? Des ballons d’eau chaude, outil tout aussi indispensable que ces bonbons miracles pour ne pas choper de gros rhume en plein hiver ? Ou bien des ballons de baudruche, du style à se dégonfler sans produire aucun effet ? On vous laisse nous donner votre avis. En attendant, sortez couverts.

Arrache-toux, 3,98 euros.

Les Matinettes chocolatées

Coincées entre les malicieuses vermicelles au chocolat et l’authentique sirop de Liège, ces Matinettes semblent être au petit déj belge ce que l’huile d’olive est au régime crétois : un fondement immuable. A mi-chemin entre la tablette de chocolat posée à même la tranche de brioche et le Nutella© dur comme de la pierre que l’on retrouve coincé, un an trop tard, entre deux placards de la cuisine, les Matinettes se déclinent aussi bien au chocolat au lait qu’au pur chocolat noir. Outre le potentiel gourmand de ces merveilles chocolatées, ce qui fait craquer Gizèle, c’est la référence culturelle, sorte de madeleine de Proust inattendue dans cet océan de calories. Vous l’avez ? Allez un petit effort… Matinettes de Jacques, ça ne vous rappelle pas une comptine ? Dormez vous ?

2,05 euros les matinettes au chocolat au lait.

La bière la « Pécheresse »

Tremblez curetailles, frémissez grenouilles de bénitier, la « Pécheresse » vous transporte tout droit dans les flammes de l’enfer. On ignore si cette bière a les mêmes vertus que le GHB et autres substances à effet cataclysmique sur la libido des jeunes gens en fleur. Ce que l’on sait en revanche, c’est qu’au regard du talent du peuple bière en matière de transformation du houblon, cette bière infernale doit valoir le détour.

Bière pecheresse, 1,53 euros.

La mousse de jambon (avec garnitures abricots secs)

On connaissait le jambon râpé cubain, voici venue la mousse de jambon belge. On l’imaginerait presque, telle la mousse de lait, savamment posée sur un cappuccino fumant. Pourtant, impossible de trouver quel plat pourrait justifier l’usage d’une telle mousse de cochon. D’autant que la dite mousse s’accompagne en plus d’une garniture d’abricots secs. Apport énergétique, emballage pratique et esthétique aléatoire ? Peut être une bouffe de marathoniens, ces ayatollahs du sport et de la dépense d’énergie qui peuplent nos feeds Facebook ? En tout cas, même si l’apport énergétique est évident, on se demande quand même quel plaisir on peut bien ressentir à l’idée de s’enfiler 200 grammes de jambon et une poignée d’abricots secs pour le goûter. Même à – 50%, Gizèle passe son tour.

Mousse de jambon Breydel, 2 euros (promo à -50%)

Le saucisson printanier

On reste au rayon porc et aberration culinaire avec cet appétissant saucisson printanier. Miam. Que peut bien valoir cet espèce de salami premier prix tacheté de mauvaises herbes aromatiques ? On se le demande. Consciente de l’interrogation systématique des consommateurs à la vue de cette hérésie printanière, la marque a jugé bon d’apposer un joli petit dessin de cochon sur l’emballage. Au cas où l’acheteur se demanderait qui du lion ou du porc peut bien être à l’origine d’un tel faux pas charcutier. Vivement l’hiver. Et bon appétit, biensûr.

Saucisson printanier, 1,85 euros.