Gizèle au supermarché de Montreal, au Québec

La série « Au Supermarché » d’Allez Gizèle, c’est l’anti épicerie fine. Parce que flâner dans les rayons d’un supermarché en voyage, c’est découvrir l’autre gastronomie d’un pays, celle qu’aucun guide ne recensera jamais, Gizèle vous fait faire le tour du monde des têtes de gondole. Au menu aujourd’hui : de la vinaigrette au sirop d’érable à Montréal, au Québec. Notons qu’il s’agit là de l’une des multiples déclinaisons du sirop d’érable, doux nectar national, qui semble être au Canada ce que la choucroute est à l’Alsace. Bon appétit.

 

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Les chips au ketchup

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Les fabricants de chips n’arrêteront-ils donc jamais de nous surprendre ? On connaissait les chips au citron du Colorado, celles à l’algue verte d’Indonésie, voici spécialement pour vous les chips au ketchup. C’est vrai après tout : quoi de plus normal que de limiter cet inconcevable effort de mec ou de meuf bourré(e) qui consiste à sortir le paquet de chips du placard pour se diriger ensuite vers le frigo, s’emparer du ketchup et enduire lesdites chips de ladite sauce. Non vraiment c’est trop d’efforts. En tout cas, on se demande qui consomme réellement ces chips rougeâtres au mauvais goût de burger d’autoroute. Et on se promet que jamais, non jamais, on ne tolérera qu’une telle chose existe en France. Non puis des chips saveur moutarde, qui achèteraient ça, sérieux… 4 dollars canadiens soit 2,80 euros.

 

Les Flamby aux Oreo

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Et bien il semblerait que, si le sirop d’érable est décliné à toutes les sauces au Canada, l’Oreo est quant à lui présenté partout dans le monde sous forme de bonbons, de boisson, de cookies, de pâte à tartiner et même, désormais, de gélatine. Cette fois-ci, on se dit qu’il faut quand même avoir le cœur bien accroché pour s’enfiler ce flamby aromatisé chocolat / vanille. On se souvient des puddings infâmes qu’on nous servait en séjour linguistique en Angleterre. On imagine un improbable concours de gobage de Jell-O Oreo. Haut-le-cœur. Souffrance. 4 dollars canadiens soit 2,80 euros.

 

Les quenelles à l’orientale

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Ohlalalala le délit culinaire ! Donc en fait, pour résumer les choses, si l’on en croit ce carton d’emballage, il suffirait de rentrer dans le premier resto asiatique de Montréal, de glisser un rapide mais non moins poli, « Je voudrais six quenelles à l’orientale s’il vous plait », et voilà que l’on vous servirait de vulgaires raviolis frits. La déception, quoi. Pourtant dans l’imaginaire collectif, une quenelle à l’orientale, ça a de la gueule. On s’imagine une espèce de beignet à la pâte de riz, moelleux à l’intérieur, grillé à l’extérieur, saupoudré de fines lamelles de poissons cru, le tout arrosé d’une sauce coriandre/gingembre/j’en redemande. La faim nous tient. 5,50 dollars canadiens soit 3,80 euros.

 

Déodorant Kiss My Face

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Les Québécois sont drôles, cela ne fait plus de doute. À la vue de ce déodorant au nom évocateur, on les imagine maintenant un peu grivois, pour le plus grand bonheur de cette coquine de Gizèle. Pour ceux qui auraient arrêté l’anglais en 5ème, le slogan « Kiss My Face » est un doux mais redoutable détournement de l’insulte « Kiss my Ass », qui signifie, en gros et pour parler comme votre ancienne maîtresse de CP (option droite dure) : « Va te faire voir chez les Grecs. » Pourtant, une chose échappe encore à Gizèle : le déodorant, les Québecoi(se)s, ils se le mettent où ? Non parce que « face », c’est « visage » en fait. Du coup, la crème de nuit, il faut se la mettre sous les aisselles ? Vertige du conseil beauté. 7,20 dollars canadiens soit 5 euros.

 

La vinaigrette à l’érable

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On connaissait la vinaigrette à la framboise, celle au citron ou même à l’ail, voici maintenant la vinaigrette à l’érable. Avant tout chose, il faut rappeler que l’érable est l’emblème, la consécration, le symbole de la culture canadienne. Du coup, rien d’étonnant à ce que l’on en bouffe à toutes les sauces. Des cabanes à sucre aux biscuits ou à l’alcool d’érable, il faut bien avouer que la chose du goût. Pour la peine, on recommanderait presque ladite sauce à salade. Tabernacle. 6 dollars canadiens, soit 4,20 euros.

 

Le faux bacon

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Nom de dieu, qu’est-ce donc que ça ?? DU FAUX BACON ! Pour faire comme s’il y avait du bacon alors qu’en fait il n’y en a pas ?? Gizèle a la tête qui tourne devant tant d’absurdité culinaire. Pourquoi pas du faux sel, tant qu’on y est pour faire semblant de saler sa purée ? Où de la fausse eau, qui ne désaltère pas mais avec laquelle on peut remplir nos verres et faire semblant de trinquer. Ou même un faux repas, durant lequel on ferait semblant de manger des bonnes choses (cassedédi à ceux et celles qui ont vu le film Hook.) Non, vraiment là, on ne pige pas. Du coup on a testé la chose : en résumé, c’est un comme grignoter du gravier dans le bac à sable d’un square parisien. Ça n’a pas de goût, aucun intérêt et on sait d’avance que c’est mauvais pour la santé.

La rédaction

Retrouvez Gizèle au supermarché d'Arusha, en Tanzanie, de Londres et de La Havane ici.