Les spots en Martinique de Delphine, la créatrice de Rue Papa Coq

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  • 1/8 Chez les pêcheurs, ©Noémie Maresté

  • 2/8 Anse d'Arlet, ©Noémie Maresté

  • 3/8 Delphine, ©RuePapaCoq

  • 4/8 Les îlets, ©Noémie Maresté

  • 5/8 Ti-Sable, ©Noémie Maresté

  • 6/8 La baie du Trésor, ©Noémie Maresté

  • 7/8 Dieu j'espère, ©Noémie Maresté

  • 8/8 îlet Loup-garou, ©Noémie Maresté

 

Peux-tu te présenter ?

Delphine : Je m’appelle Delphine et j’ai 39 ans. J’ai quitté Bordeaux pour vivre en Martinique à l’âge de 25 ans et j’y suis restée plus de dix ans. À l’époque, j’avais envie de changement et besoin de nouvelles aventures. J’ai d’abord travaillé dans une agence de pub comme directrice artistique pendant un moment. J’ai ensuite eu envie de créer ma propre marque de fringues. C’est à ce moment là que j’ai fondé Rue Papa Coq.

 

Comment est née l’idée d’un tel projet ?

Je cherchais à créer une marque. Je suis tombée par hasard sur un bouquin sur les Antilles au siècle dernier. J’ai découvert de nombreux portraits de personnages de la vie quotidienne de l’époque : le chasseur de serpents, le coupeur de bananes, la marchande de mabi, la boisson locale. Ils m’ont tout de suite plu et j’ai décidé de m’en inspirer pour lancer une collection de t-shirts. Je leur ai donné un nom à chacun : Clothaire, Octavie ou Alfonsine par exemple. Comme je suis graphiste, j’ai pu bosser sur le concept de A à Z. J’ai privilégié les couleurs, pour donner une dimension encore plus caribéenne à la marque tout en gardant le côté vintage des portraits, qui me plaisait beaucoup.

 

Pourquoi ce nom, Rue Papa Coq ?

Je voulais un nom qui ne laissent pas les gens indifférents ! La rue Papa Coq est une ruelle typique du Carbet, une commune au nord de l’île de la Martinique. C’est une rue pavée, bordée de très vieilles cases en bois et qui finit sur la plage. J’adore ce lieu, du coup, je n’ai pas hésité un instant et j’ai donné ce nom à la marque.

 

Comment décrirais-tu la Martinique à nos lecteurs ?

C’est une île aux paysages très variés, il y une multitude de choses à faire. Le nord est très vert, on peut y faire de grandes randos à travers la forêt tropicale. Le sud est beaucoup plus sec, c’est là que l’on trouve les longues plages de sable blanc et les petites criques où se baigner et où faire de la plongée. Côté océan Atlantique, on peut carrément naviguer d’îlets en îlets, des minuscules îles typiques du coin, et se goinfrer de langoustes grillées entre deux baignades. On arrose le tout de ti-punch et c’est le rêve ! Et puis quand on veut prendre l’air et partir un peu, on file en avion ou en voilier sur les îles voisines. On passe alors quelques jours de repos à Sainte-Lucie ou à la Dominique.

 

Qu’est-ce que tu aimes particulièrement en Martinique ?

La qualité de vie est exceptionnelle. En Martinique, tu te baignes le matin avant d’aller au boulot ! C’est un rythme complètement différent de celui de la métropole. On se lève tôt, on se couche tôt et on ressent beaucoup moins de stress. C’est peut être aussi une histoire de luminosité et de soleil qui influent sur notre moral. Après évidemment, comme partout, il y a aussi des points négatifs. Le côté isolé et renfermé de la vie insulaire en est un, auquel s’ajoutent les stigmates de l’esclavage, que l’on observe encore parfois.

 

Peux-tu nous donner quelques bonnes adresses sur l’île ?

Il y a un endroit que j’adore dans la partie nord de l’île : Chez Les Pêcheurs. C’est un resto de poissons peu connu des touristes. Il se situe sur la plage, à deux pas de la rue Papa Coq, au Carbet. Pour manger, on s’assoit sur des bancs en bois, sans prétention. Ici on ne vient pas pour le confort mais pour la cuisine ! Pour environ 20 euros environ, on dévore du chatrou et des ouassous (du poulpe et des écrevisses en créole). Sinon dans la partie sud, à Grande Anse, j’aime aller au Ti-Sable le dimanche. C’est à la fois un resto, un bar, une plage et un lieu où écouter de la musique. En général, je commence par un déjeuner sous la paillote, puis rythme de vie oblige, je fais une petite sieste sur l’un des transats. Je vais ensuite me baigner et avec un peu de chance, je peux apercevoir quelques tortues de mer sous l’eau. Le soir venu, j’admire le coucher de soleil avant d’assister à l’un des concerts hebdomadaires. La soirée se termine vers minuit. D’ailleurs, ici on a une expression pour désigner ce genre de journées : « Le midi / minuit ! ».

 

Et serais-tu prête à révéler à Gizèle quelques uns de tes spots préférés ?

Seulement deux ou trois alors ! J’aime la réserve naturelle de La Baie du Trésor, au bout de la presqu’île de La Caravelle, sur la côte atlantique de l’île. On peut y faire des petites randonnées. En revanche, attention si vous comptez y pique-niquer. Il y a quelques années, une mangouste – sorte de belette locale – a grignoté une partie de mon sandwich pendant que j’étais partie me baigner ! Il était pourtant bien rangé dans mon sac. À noter également que la presqu’île de la Caravelle et le village de pêcheurs de Tartane sont considérés comme le meilleur spot de surf de l’île. Sinon, toujours sur la côte atlantique, j’aime aussi aller aux îlets du Robert et plus particulièrement sur l’îlet Loup Garou. On peut voir des bancs de sable blanc perdus au milieu de la mer. Là-bas, c’est un peu ambiance Robinson Crusoé.

 

Comment peut-on se rendre aux îlets du Robert ?

C’est vraiment tout près de la côte. On peut aussi bien y aller en bateau qu’en planche à voile ou en jet-ski. Si c’est cette dernière option qui vous tente, le plus simple c’est d’aller se renseigner du côté d’Atlantic Jet Wake. Ils organisent une balade pour découvrir tous les îlets. C’est idéal pour visiter l’îlet Chancelle et voir ses iguanes et pour pique-niquer ensuite à l’îlet Madame, sous un carbet, un abri construit en cas de grain, la pluie battante locale !

 

Que peut-on souhaiter à Rue Papa Coq dans les mois qui viennent ?

Que le poulailler s’agrandisse ! Le coq ne manque pas d’imagination et cette année, je voudrais élargir la collection, en proposant de nouveaux articles, sans doute des polos, des sweats et quelques accessoires. Et puis on peut aussi souhaiter au coq de voyager et de chanter avec d’autres gallinacés expatriés !