Bruxelles : Alice Gallery, haut lieu de l’art contemporain belge

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Bruxelles est-elle considérée comme une capitale de l’art contemporain ?

Alice : « La ville bouge beaucoup en ce moment. En l’espace de quelques années, on a assisté à énormément de fermetures de galeries à cause de la crise. Dans le même temps, beaucoup d’espaces ont ouvert dans différents quartiers de la ville. Il y a pas mal de galeristes d’Anvers ou de Gand qui ont choisi de venir s’implanter ici plutôt que de rester dans leur ville natale. Des artistes et des galeristes français ont quitté Paris, fuyant le coût de la vie et la hausse du prix des loyers en France pour s’installer à Bruxelles, où la vie est clairement moins chère. Ça a créé une émulation. Aujourd’hui, Bruxelles est une capitale en plein boom artistique. »

 

Existe t-il un courant d’art contemporain belge ?

Alice : « Il n’y a pas une seule et unique ligne directrice. L’art contemporain belge fonctionne plutôt par petits groupes qui se forment et qui décident de travailler ensemble. Ce qui se fait beaucoup en ce moment, ce sont les « artist-run-space ». Plusieurs artistes, parfois une dizaine, investissent un lieu et en font à la fois un atelier, une salle d’expo, un laboratoire d’idées et un lieu de résidence. Ils organisent ensuite des événements et ils ouvrent l’espace au public. Ca rend l’art beaucoup plus accessible et ça facilite la communication avec le public. C’est exactement ce qu’a fait le collectif De La Charge, dont on entend beaucoup parler en ce moment. »

 

Justement, au milieu des grands musées, des collectifs d’artistes, où se situe votre galerie ?

Alice : « Comme n’importe quelle galerie, on cherche à exposer des artistes qui nous plaisent en espérant les faire connaître et vendre leurs œuvres. Mais heureusement, on n’est pas uniquement dans une logique marchande. On cherche à attirer le public dans notre galerie, à ouvrir notre espace et à en faire un lieu de rencontres. On organise des événements lors de chacun de nos vernissages. On se met d’accord avec les personnes qui exposent pour organiser des concerts, des sets de DJ. On ne veut absolument pas faire un vernissage qui s’adresse uniquement aux collectionneurs et aux acheteurs. Ça ne serait pas du tout dans l’esprit de Alice Gallery. Lors de certains vernissages, il y a des gens qui commandent des petits-fours et qui servent du champagne. Nous on préfère faire un concert et acheter de la bonne bière. L’idée, c’est vraiment que ces performances musicales et ces vernissages soient des moments de partage à la fois avec le monde créatif qui nous entoure, constitué de notre cercle de proches, et avec des gens de 15 à 85 ans qui seraient curieux de voir ce qu’on propose. »

 

Quel genre d’artistes exposez-vous ?

Raphael : « On essaie de se démarquer des grandes galeries en exposant des artistes émergents, semi-confirmés, issus de notre génération (les années 1970-1980), et qui sont à la croisée de plusieurs univers : la photographie, le cinéma, le dessin, le graff ou la peinture. En gros, nous, on est l’épicerie et les grandes galeries ou les musées sont les supermarchés. Quand on a créé le lieu en 2004, on était très influencés par la scène new-yorkaise des années 90. C’était une de nos références. Dans cette nébuleuse là, il y avait des gens comme la réalisatrice Sofia Coppola ou les Beastie Boys. On aimait cette idée de culture transversale où tu prenais un appareil photo et tu faisais les clichés qui te plaisaient sans trop te poser de questions, pendant que ton voisin se saisissait d’une caméra et devenait réalisateur. Les gens tentaient des trucs. Aujourd’hui, on expose également des artistes plus jeunes, nés dans les années 90, qui ont grandi avec Internet. Leur regard est très intéressant. »

 

Pouvez-vous citer quelques noms ?

Alice : « Récemment, nous avons exposé Invader, qui a littéralement envahi Bruxelles de ses mosaïques. Côté belge, on apprécie beaucoup le travail de Nicolas Karakatsanis, qui est le directeur photo du film Bull Head de Michael Roskam, avec Matthias Schoenaerts dans le rôle principal. On l’a déjà exposé trois fois. On adore l’ambiance de ses photos et ce qu’il arrive à créer au cinéma. Ses derniers clichés s’inspirent d’ailleurs de la peinture flamande du XVe siècle. Nicolas fait partie d’une bande de réalisateurs, de directeurs photos et d’acteurs issus du cinéma belge. Ce sont des gens qui traînent ensemble et qui sont en train de prendre énormément d’ampleur sur le plan international. Sinon, pour finir sur les artistes belges, on a aussi exposé Sozyone, le chanteur du groupe de rap De Puta Madre, qui était issu à la fois de la scène musicale et du dessin indépendant. Encore une fois, on se trouve à cette croisée de plusieurs univers différents. C’est ça qui nous intéresse pour faire vivre notre galerie. »