Bruxelles : Soirées Libertine Supersport, la night électro belge

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  • 3/22 Lorenzo Serra, Libertine Supersport

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Qui se cache derrière Libertine Supersport ?

Lorenzo : « Nous sommes deux associés qui avons commencé à organiser des soirées en 2003. On les appelait alors les « Dirty Dancing ». Le projet est né d’un constat : « On se fait chier à Bruxelles parce que personne n’ose programmer des artistes, tous les clubs ou presque sont des établissements commerciaux, des sortes de brasseries de la nuit, où l’on passe uniquement les tubes du top 50. » On s’est alors dit qu’on allait organiser nos propres soirées et programmer des artistes qui nous plaisaient. On s’est jurés de ne pas mettre à l’affiche un seul artiste du top 50. Et puis on voulait aussi qu’il y ait un univers autour de la musique. Donc on a organisé des expos, on a fait deux ou trois défilés de mode par an. A l’heure actuelle, pour chacune des soirées Libertines Supersport, on choisit un thème et on propose une scénographie. On crée une ambiance et un univers différents à chaque fois. »

 

Où ont lieu vos soirées ?

Lorenzo : « Au tout début de l’aventure, on faisait ça au Murano, qui est un cinéma des années 1940. Puis, les choses ont changé, on a quitté Le Murano en 2009 pour s’installer dans un autre établissement, «K-nal ». On en a profité pour changer de nom et on a rebaptisé nos soirées « Libertine Supersport ». On ne voulait pas que les gens se disent « Les Dirty Dancing, c’est plus comme avant ». Et puis, c’était aussi un nouveau départ pour nous. On est donc passés des soirées « Dirty Dancing » aux soirées « Libertine Supersport ». En 2011, on est retournés s’installer quelque temps au Murano pour atterrir aujourd’hui au Bloody Louis, un nouvel établissement dont la renommée grimpe à vue d’œil, avec une clientèle très hétéroclite et une programmation intéressante. On s’y retrouve un vendredi par mois. »

 

 

Pourquoi avoir choisi d’appeler ça les Libertine Supersport ? C’est pas un peu connoté quand même ?

Lorenzo : « « Libertine » est le premier nom qu’on ait trouvé. Mais on s’est dit qu’on avait vraiment besoin d’une expression qui contrebalancerait un peu ce côté sexuel, donc notre choix s’est porté sur « Supersport ». On trouve que les deux mots correspondent assez bien au mode de vie des gens qui viennent faire la fête chez nous. Aujourd’hui, le public de Libertine Supersport peut tout aussi bien se faire une soirée hyper jet-set, avec champagne et petits fours le jeudi, venir chez nous le vendredi puis se retrouver dans un vieux hangar désaffecté à écouter du son, en baskets pleines de boue le samedi. C’est tout à fait ça l’esprit Libertine Supersport. Les gens sont tout terrain. Mais bon, on se rend bien compte de la connotation sexuelle du mot « Libertine ». Il n’y a qu’à voir ce qui se passe sur Facebook : on a un groupe appelé Libertine Supersport, chaque mois, il y a plein de demandes de types habillés tout en cuir qui cherchent des plans échangistes sur Bruxelles. On a beau être ouverts, on rejette quand même leurs demandes ! »

 

 

Comment choisissez-vous vos artistes ?

Lorenzo : « Nous ne nous arrêtons pas à un style de musique en particulier. On programme aussi bien de la drum, que de la trap comme de l’acid ou de l’électro plus mélodieuse. L’idée pour nous, c’est d’avoir à chacune de nos soirées deux types d’artistes très différents. On invite à la fois des DJ auxquels on croit et dont on pense qu’ils pourraient exploser dans les mois qui viennent, que des artistes confirmés, qu’on admire, comme Laurent Garnier. Quand on a programmé Baauer, c’était encore un parfait inconnu. En quelques mois, il a explosé et il est devenu un phénomène mondial. On a aussi programmé des grands Djs comme l’Anglais DJ Harvey, qui n’avait pas quitté les USA depuis des années, faute de visa. On l’a invité et il a joué chez nous, dans une de nos soirées, alors qu’il n’avait plus joué en Europe depuis 10 ans. On a aussi eu sur notre scène Metronomy, au moment de la sortie de leur premier album. Aujourd’hui, ils seraient intouchables pour nous. »

 

« Il n’y a jamais eu autant d’endroits où sortir à Bruxelles. »

 

 

A qui s’adressent vos soirées ?

Lorenzo : « Il y a environ 70 % de Bruxellois. Les 30 % restants, ce sont des gens qui viennent de l’extérieur de la capitale : des Flamands de Gand ou d’Anvers mais aussi des Français, de Lille notamment. En termes d’âge, ça va de 18 à 45 ans. C’est très très large. Il y a des gens qui disent que le public des soirées LibertineSupersport est composé d’hipsters. C’est pas forcément faux même si le terme hipster ne veut plus forcément dire grand-chose aujourd’hui. Ce qui est sûr, c’est que nos soirées drainent un public plutôt artistique. Il y a des graphistes, des photographes, des gérants de boutiques de fringues, des coiffeurs, des barmans, bref, des gens plutôt arty. Mais il n’y a pas non plus que ces gens-là. De toute façon, n’importe qui peut venir, du moment qu’il ou elle a envie de faire la fête en écoutant de la bonne musique. »

 

 

D’une manière plus générale, il se passe quoi la nuit à Bruxelles ?

Lorenzo : « Il se passe énormément de choses ici. En plus, la nuit ne concerne pas seulement les clubs, car les bars ferment souvent à 5 heures du matin. Ces dernières années, il n’y a jamais eu autant de trucs à faire et d’endroits où sortir à Bruxelles. Par contre, c’est un joyeux bordel. Il faut un mode d’emploi incroyable pour arriver à trouver l’endroit ou la soirée qui nous correspond. Si tu n’es pas Bruxellois, c’est difficile de t’en sortir. Il y a deux clubs qui tirent leur épingle du jeu : le Mister Wong et le Bazaar. Ils ont la bonne taille, ils ne sont ni trop petits, ni trop grands. Sinon il y aussi le Fuse, une véritable institution techno, qui existe depuis plus de 20 ans. Depuis quelque temps, ils élargissent un peu leur influence en programmant de la minimale ou de la house. Côté bars, on retrouve le Belga, sur la place Flagey, qui peut accueillir jusqu’à 400 personnes. Ce bar fait désormais partie du panorama de la nuit bruxelloise. Les soirs où il fait beau, la terrasse accueille 400 personnes. Il y a des DJ qui mixent, de l’alcool. Sinon il y aussi le Botanique et l’Abbaye qui sont des salles de concert qui attirent énormément de monde. En plus, ils cherchent à promouvoir les artistes francophones belges. »

 

 

Justement quels ont ces endroits où les Belges se retrouvent et comment peut-on savoir ce qui se passe à Bruxelles ?

Lorenzo : « Bruxelles fonctionne par tribus, comme un petit village. Bruxelles n’est pas une capitale européenne très peuplée comme Berlin ou Londres, les projecteurs ne sont donc pas forcément braqués sur nous. Mais on a un avantage, c’est que la vie n’est pas chère. Quand tu veux sortir, tu ne te ruines pas. Pour savoir où aller, il faut jeter un œil sur la programmation des clubs comme le Fuse ou s’assurer qu’il n’y a pas une soirée Catclub. Historiquement, les Catclub étaient des soirées gays et lesbiennes, mais aujourd’hui, tout le monde y va et c’est vraiment la crème, la programmation est très pointue. Il y aussi La Démence, une grosse soirée gay historique une fois par an (à vérifier). Et enfin, il y a aussi le Woods, un tout petit club dans le bois de la Cambre qui est ouvert en fin de semaine. La clientèle est un peu jeune mais ils ont une excellente programmation. »

 

 

Y a t-il des artistes belges que tu suis de près ?

Lorenzo : « Côté DJ, je suis de très près The Magician, qui était le résident des soirées Dirty Dancing, et qu’on a reprogrammé en décembre. Dans nos résidents actuels, il y a aussi Mickey qui est en train de pas mal exploser et Andy. Pour ce qui est des groupes, on suit de près Vive la Fête, Montevideo, Piano Club et Balthazar. Sinon, il y a aussi un label historique PIAS, qui au départ, était bruxellois mais qui maintenant est un des plus gros labels indépendants du monde. Il est né au tout début des années 80. Ils ont des gros artistes belges à leur catalogue : Deus, Girls in Hawaii ou Ghinzu pour ne citer qu’eux. Enfin, moins connu mais à surveiller de très près : le label We Play House qui est assez récent mais qui commence à vraiment prendre de l’ampleur. Bref, ici, ça bouge tout le temps, et Bruxelles est une ville où il y a sans cesse des choses à découvrir sur le plan musical. »