Moto : Easy Riders, la traversée du Vietnam en blouson de cuir

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L’histoire commence à Dalat à la fin des années 1980. Perchée à 1500 mètres d’altitude, cette ville du centre du pays est surtout connue pour son climat tempéré et ses cultures de fleurs. Alors qu’en France, les bonnes gens découvrent les Worlds Apart et regardent Fort Boyard à la télé, voilà plusieurs années que le Vietnam du Sud a perdu la guerre contre les communistes du Nord. Les locaux se retrouvent sans argent, sans travail et sans avenir. Privés de leurs postes de profs d’université, quelques-uns décident de se regrouper devant la gare pour alpaguer les rares touristes de l’époque. Ils leur proposent un service simple: les balader à moto dans les montagnes environnantes contre une poignée de dollars. C’est le début de l’aventure Easy Riders.

A l’époque, les motards passent leurs temps accrochés au guidon de leur bécane ou accoudés au comptoir d’un bar. Leur quartier général: le Peace Café, un minuscule bouge du centre-ville. Au fil des années et de l’afflux des touristes, le vieux Peace Café fait des envieux. A Dalat, une dizaine d’échoppes portent aujourd’hui ce nom. Ici, on se soucie peu de la contrefaçon et les Easy- Riders sont désormais des centaines, répartis dans toute la partie sud du pays, à proposer des circuits d’un ou plusieurs jours à la découverte d’endroits reculés.

 

Pause ananas frais / Hamac au bord de la route

 

Si les escapades à la journée peuvent être organisées le matin même, mieux vaut réserver en amont pour un circuit plus long. Les motards proposent des points de chute précis de Hoi An au delta du Mekong, en fonction des attentes (5 ou 6 jours de moto en moyenne) et du lieu de départ. Il faut compter entre 40$ et 50$ la journée pour être trimballés à l’arrière d’une vieille Honda, pour loger sous le poulailler d’un habitant ou pour dormir dans des motels respectables. Le prix comprend également des histoires de vétérans de la dernière guerre, racontées au coucher du soleil une bière à la main. Les repas sont à la charge de chacun, mais les Easy Rider ont tous leurs petites adresses bon marché, disséminées aux quatre coins du pays. Le prix d’un déjeuner ou d’un dîner dépasse rarement 5 euros et comprend à chaque fois un bol de riz et tout un tas de spécialités. Notons que la gourmandise n’a pas de frontière et que les amateurs de chiens et de grenouilles grillées y trouveront eux-aussi leur compte. Autre moment délicieux du séjour : les pauses ananas frais / hamac au bord de la route qui feraient pâlir d’envie un touriste français perdu sur une aire d’autoroute, un sandwich triangle à la main.

Après deux ou trois jours de route le long de la frontière laotienne, entre temples caodaïstes, rizières en terrasses et champs de thé, le passager est ivre de grand air. Il n’est même plus surpris de s’arrêter avaler quelques brochettes de poulet chez la mère de son guide ou d’aller chercher la fille d’un des motards à la sortie de l’école. Les échanges et les rencontres se multiplient. La vitesse lui monte à la tête. Il en oublierait presque cette douleur lancinante dans le bas du dos dès qu’il s’assoit sur un tabouret. Un cap à franchir pour tout Easy Rider qui se respecte.