Florès : Snorkeling et poissons grillés à Riung

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On accède à Riung après quatre bonnes heures de voiture sur une route cahoteuse et boueuse au fin fond de la jungle indonésienne. Si l’endroit est sans conteste un spot de snorkeling à ne pas louper à Florès et un passage obligé pour qui parcourt la route transflorésienne, il faut quand même avoir une sacrée dose de volonté et des lombaires à toute épreuve pour arriver jusque là. Une fois sur place, l’atmosphère tranquille et le temps presque suspendu donnent des envies de larges sourires béats et de Chicken Dance de joie. D’immenses palmiers bordent le chemin qui mène jusqu’à l’embarcadère où les pêcheurs s’activent au lever de jour. Ça et là, des paillotes de fortune accueillent l’improbable visiteur pour un Nasi-Goreng et une noix de coco fraîche. Les habitants affichent dreads, vieux tee-shirts de surf et yeux un peu rouges. L’eau est translucide. À ce moment précis, malgré le mal de dos lancinant, on se sent un peu comme dans Les Vacances de l’Amour, sans les 4×4 hors de prix et les yachts de milliardaires russes mais avec Hélène et Nicolas portant haut leurs dreadlocks. Et là encore, comme dans leur folle histoire d’amour, le plus beau reste à venir.

 

Le plus beau, c’est l’excursion vers « le Parc national des 17 îles » à quelques encablures de la minuscule jetée du village, qui scelle le pacte de sang et de poisson frais que le voyageur passe avec Riung. Tôt le matin, Sahria, ses potes et leurs dreads embarquent les visiteurs vers l’un des innombrables spots de plongée du parc marin. Après à peine un quart d’heure de bateau à moteur, le groupe jette l’ancre sur une île de rêve.

On plonge la tête la première dans l’eau turquoise

Un îlot au milieu des coraux multicolores se dresse devant les plongeurs. On engloutit un verre d’arak, l’eau de vie locale, et on plonge la tête la première dans l’eau turquoise. Après deux trois improbables rencontres avec des bénitiers gros comme un corps d’enfant et quelques crises d’hyper ventilation (l’utilisation inhabituelle du tuba sans doute), l’heure du déjeuner sonne. C’est le moment de reboire un verre d’arak et de profiter du barbecue. Au menu : poissons frais, riz aux légumes et salade de nouilles. Sahria ses acolytes ont tout prévu.
La journée s’achève tranquillement sur le bateau, lors d’une sieste bien méritée dans l’un des rares coins ombragés, bercé par le clapotis des vagues et les effluves de Garam, les cigarettes indonésiennes au clou de girofle. Après un rapide tour jusqu’aux mangroves puis vers l’île de Kalong, le paradis d’innombrables chauves-souris, on rentre savourer l’apéro en compagnie des gars du coin. Le coucher de soleil donne au parc national des airs de paradis sur terre. Quelques pêcheurs profitent des derniers rayons de lumière pour remonter leurs filets. L’instant est magique. On a envie de rouler de grosses pelles à Hélène et à Nicolas en leur disant qu’on les aime. On frôle l’insolation, la déshydratation et la plénitude.