Overland Track : la Tasmanie en mode Man VS Wild

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Se rendre en Tasmanie pour faire l’Overland Track, c’est un peu comme prendre l’autoroute A7 le premier week-end d’août dans une 4L bourrée de bagages. Il faut compter en gros trente heures de trajet, faire au moins trois escales, se frotter à quelques contrôles douaniers, le tout avec un sac à dos plein à craquer. Mais une fois le pied posé à Hobart, la sensation est la même que lorsque l’on pose sa serviette sur la plage de Cassis. En un mot : jouissive. Reste encore à faire quelque trois heures de caisse pour rejoindre la deuxième ville de l’île, Launceston, et l’Overland Track peut commencer. Là, des rangers à la gueule burinée par le soleil et aux mollets sculptés par les dénivelés accueillent les randonneurs pour leur prodiguer les derniers conseils avant l’ascension. Les novices verront le contenu de leur sac à dos entièrement vidé, dans le seul et unique but d’en extraire l’inutile : sous-vêtement de rechange, surplus de bouquins ou pellicules photo. Pour faire l’Overland Track, mieux vaut voyager léger. D’autant qu’à l’unique slip de rechange autorisé pour la semaine, il faut encore ajouter la tente, une bonne partie de la bouffe et son sac de couchage. Ce qui ramène le poids du sac à une bonne quinzaine de kilos.

 

L’Overland Track, randonnée mythique pour les afficionados du trekking, traverse des paysages de dingues. Le tracé millimétré recouvert de planches en bois ne permettant pas de divagations, les paysages sauvages du parc national de Craddle mountain – Lake Saint Clair sont parfaitement conservés et la faune s’y ébat en toute liberté. Tout randonneur mal informé s’attendra à voir des diables de Tasmanie, ces bêtes mythiques que personne n’a jamais vues, sinon dans les dessins animés de Tex Avery. Evidemment, rares sont les chanceux à percevoir le cri terrifiant du diable dans la nuit et bien plus rares encore sont ceux qui en ont aperçu, tant la bête est craintive et le randonneur bruyant (souvent). Le marcheur devra donc se contenter d’une myriade d’opossums et de quelques délicieux wombats, ces marsupiaux à courtes pattes et à large tête, qui ne sont pas sans rappeler Christine Boutin en plus velus, du moins à première vue.

 

 Interdiction d’utiliser du savon, du shampoing ou du dentifrice

Autre élément déterminant avant d’effectuer la randonnée : l’hygiène. La préservation du lieu n’a pas de limite pour les Tasmaniens. Sur l’Overland Track, pas question d’utiliser de savon, de shampoing ou de dentifrice, au risque de polluer les rivières. Pendant une semaine, les corps transpirent, les cheveux s’emmêlent et le sourire béat s’entartre. La nature reprend vite ses droits sur nos corps toujours trop propres. Heureusement, le nombre limité de randonneurs ayant accès au site chaque jour facilite les rencontres et l’on se sent très vite comme dans le métro, confortablement installé entre gens à l’odeur prononcée.

 

Reste la rando. Brutaux, époustouflants et sauvages, les paysages de l’Overland Track bouleversent le randonneur. Le panorama sur le lac glaciaire de Dove Lake renvoie le marcheur dans ses petits souliers de rando. La traversée d’une forêt primaire, havre de verdure intact depuis des millénaires, hante pour longtemps même le plus blasé des visiteurs. Chaque détour de chemin révèle un paysage à couper le souffle. Point culminant de la rando, l’ascension des 1617 mètres du Mont Ossa, le plus haut sommet de l’île, permet au visiteur d’embrasser une vision à 360 degrés de la Tasmanie. Devant tant de beauté, on en oublie le bivouac à installer chaque soir, les ampoules qui font chanter, les épaules qui brulent, les serviettes de rando qui ne sèchent pas et l’odeur nauséabonde de ces condisciples. On savoure. Un délice.