MUSIQUE : LE BRUXELLES POP-ROCK DU GROUPE BRNS

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  • 1/2 BRNS, Bruxelles

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Qui se cache derrière le groupe BRNS ?

BRNS : « Nous sommes quatre membres. Tim joue de la batterie, chante et vient de trouver un nouvel appart. Moi – Antoine, ndlr -, je fais de la basse, du synthé, je chante et je cherche un appart (rires). César joue des percus et du synthé et Diego fait de la guitare. On a créé BRNS en 2010 et on a très vite commencé à tourner. À l’heure actuelle, on fait à peu près une centaine de concerts par an. Récemment, on est allés en Angleterre, en Allemagne, en Suisse et en France, avec notamment un concert à Rock en Seine en 2012. »

 

 

Quel est le style de musique de BRNS et quelles sont vos influences ?

BRNS : « On fait de la « pop musclée ». On aime bien triturer un peu les chansons tout en continuant à travailler à fond notre côté pop. En terme d’influences, au début, on se sentait proches de groupes de rock de Portland et de Baltimore comme Dan Deacon, 31 Knots ou Menomena. Côté belge, actuellement, on suit de près certains groupes comme Madensuyu. C’est un duo assez proche musicalement de Sonic Youth, qui vient de sortir un album incroyable. Ce sont les petits chouchous du chanteur Arno et ils ont un énorme potentiel. Sinon toujours du côté belge, on adore le groupe de pop-rock Balthazar. Ils ont fait deux albums d’une grande qualité avec une pop très orchestrée et des envolées de violon. »

 

 

Comment qualifieriez-vous le public bruxellois ?

BRNS : « Le public bruxellois est varié. Il y a souvent à la fois des néerlandophones et des francophones. De manière générale, à Bruxelles, le public est hyper attentif, les gens sont moins démonstratifs qu’en France. C’est pas du tout négatif, c’est juste qu’ils sont moins expansifs qu’ailleurs. Par contre, les groupes adorent jouer ici. La légende raconte même que Bruxelles est la première date de beaucoup de tournées car le public est un public de connaisseurs. C’est bon enfant, tu sens une ambiance chaleureuse, pas comme dans certaines villes où les gens sont chauds, mais limite trop chauds, où tu te fais chahuter. Sinon, par rapport à Paris, par exemple, il y a une vraie différence de prix, ce qui change un peu la donne au niveau de l’ambiance. Quand tu paies un concert 30 euros, que c’est parfois ton seul concert du mois, le groupe a intérêt à te plaire, sinon tu as l’impression d’avoir perdu ton argent. Ici à Bruxelles, la place est souvent autour de 8 euros. Du coup, tu peux te permettre d’aller voir sur scène des groupes que tu connais à peine. Ça crée un rapport à la musique différent. C’est chouette. »

 

 

« Bruxelles couvre tout le spectre musical en quelques salles. »

 

 

Avez-vous des adresses de salles de concerts bruxelloises à nous conseiller ?

BRNS : « Bruxelles est une ville intéressante parce qu’elle couvre tout le spectre musical en quelques salles. Ça va du plus mainstream au plus tordu. Il y a pas mal de petites salles assez cools. Mais il faut chercher un peu pour les trouver. Madame Moustache par exemple, est un bar qui a beau être devenu très touristique, il a su garder une programmation intéressante. Par contre, l’ambiance est assez « frenchie » car le lieu est tenu par des Parisiens exilés à Bruxelles. Il y a aussi le Magasin 4, au nord de la ville. Les choix musicaux sont très alternatifs mais intéressants. Et ils programment quasiment tous les soirs. Parfois, les groupes et la musique sont un peu obscurs, il y a seulement dix personnes dans la salle qui dansent, il faut voir ça. Comme autre salle, il y a aussi les Ateliers Claus, où il y a vraiment une programmation ultra pointue et souvent très peu connue. Enfin, à Etterbeek au sud de Bruxelles, il y a l’Atelier 210 qui a une chouette progra’. C’est d’ailleurs là qu’a eu lieu la première soirée « officielle » de BRNS ! »

 

 

Comment connaître la programmation de ses salles ? Il y a un site ou un magazine qui répertorie tout ça ?

BRNS : « Il y a l’Agenda qui est pas mal. Chaque semaine, ils indiquent tout ce qu’il y a de culturel à faire dans la ville. C’est gratuit, on peut le trouver à tous les coins de rue. Sinon il y a RifRaf, un magazine musical gratuit et assez complet. Il est distribué dans plein de lieux culturels et il y a une version francophone et une version néerlandophone. Sinon évidemment, pour se renseigner, le meilleur moyen, c’est d’aller directement sur les sites Internet des salles et de regarder la page des concerts. Nous c’est comme ça que l’on fait. »

 

 

Au même titre que Primavera à Barcelone ou Rock en Seine à Paris, existe t-il un festival à ne pas louper à Bruxelles ?

BRNS : « Le festival des Nuits Botaniques est complètement dingue. On y sera d’ailleurs en concert cette année. Le cadre est super, tout se passe dans les anciennes serres royales réaménagées en salles de concerts. Il y a une grande salle qui s’appelle l’Orangerie et qui peut accueillir 600 personnes. La Rotonde est une salle toute ronde avec une énorme coupole. Nos meilleurs souvenirs de concerts ont eu lieu là-bas. Quand tu sors, il y a le parc du Botanique, avec une superbe vue sur la ville. À la fin, tout le monde se retrouve au bar et au jardin. L’ambiance vaut le coup parce qu’il y a des gens qui viennent de partout, juste pour ce festival. Il y a des mélanges musicaux un peu fous qui laissent vraiment la place à la découverte. »

 

 

« Il y a un art de vivre bruxellois que l’on a toujours aimé et défendu. »

 

 

Comment décririez-vous Bruxelles à quelqu’un qui ne connait pas la ville ?

BRNS : « En voyageant un peu plus grâce à nos tournées, on s’est rendu compte qu’il y avait une vraie qualité de vie à Bruxelles. La densité de population est faible, il n’y pas trop de monde, la vie n’est pas chère. C’est une ville d’ambiance, il y a des tout petits cafés où l’on ressent vraiment un truc particulier. C’est une sorte d’art de vivre à la bruxelloise qu’on a toujours aimé et défendu. La plupart du temps, en ce qui nous concerne, on se retrouve dans de minuscules bars, on se met autour d’une table avec des potes et on discute. Ce n’est pas du tout une ville prise de tête. Pour quelqu’un qui débarque, c’est même une ville super accueillante. Ici, tu rencontres quelqu’un lors d’une soirée et le lendemain il est à ton barbecue. C’est quelque chose de logique, qui paraît normal à tout le monde. Cette hospitalité, cet art de vivre, c’est la vraie force de Bruxelles. »

 

 

Justement, vous avez des adresses de bars à nous conseiller où aller après l’un de vos concerts ?

BRNS : « On n’a que ça (rires) ! Ce soir par exemple, on va au Bistrot des Restos, à Ixelles. C’est un petit bar tranquille qui sert de la Chimay blonde au fût : un pur délice. Juste à côté il y a le Supra Bailly, où la bière est à 1,50 euro. Et pour finir, dans ce triangle infernal où l’on va tout le temps, juste à côté du Supra, il y a le Chat Pitre, tenu par Robert, le barman le plus sympa de Bruxelles. Au Chat Pitre, tu arrives à minuit un dimanche soir pour boire un coup, Robert est là. Si tu es chaud, il est chaud et la soirée peut finir à 6h du mat’. Tant que tu consommes, ça lui va. Tu t’accoudes au bar avec lui et tu discutes de rock jusqu’à pas d’heure, c’est super. Pour nous, le Chat Pitre, le Supra et le Bistrot des restos forment clairement le triangle magique d’Ixelles/Saint-Gilles. »

 

 

A part Saint Gilles et Ixelles,  dans quels autres coins sympas aimez-vous aller ?

BRNS : « On aime aussi le centre-ville, dont le quartier de Saint-Géry. Il y a des bars à touristes qu’il faut éviter à tout prix et juste à côté il y a des endroits super sympas comme le Café Bison où il y a une grosse mobylette suspendue au plafond. Sinon le mythe absolu c’est Le Laboureur, qui fait des croquettes de crevettes incroyables, à deux pas d’Alice Gallery. Parfois, le patron pète un peu les plombs, il met du Claude François et il se met à danser comme un fou sur le bar. Toi t’es dans une discussion avec tes potes et tout d’un coup, tu percutes et tu te rends compte que la musique est hyper forte (rires) ! En résumé, Bruxelles est vraiment une ville à la cool, avec beaucoup d’endroits où sortir, notamment dans le sud, à Ixelles et à Saint-Gilles. Mais attention, ces quartiers deviennent de plus en plus branchés. On n’aime pas trop ça. Nous, on est plutôt du genre à aller dans des bars un peu puants ! »