« Ces fringues que vous n’oserez jamais porter une fois de retour en France »

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Alors que vous déambulez tranquillement dans les ruelles de Lima votre appareil photo à la main, un poncho péruvien en alpaga tout droit sorti des hauts plateaux vous fait dangereusement de l’œil. L’acheteur(se) compulsif(ve) qui sommeille en vous n’hésite pas une seconde : il(elle) se met à marchander. Armé(e) de votre liasse de soles – la monnaie locale – capable de racheter le pays tout entier, vous vous imaginez déjà, chaque matin, attendre le bus confortablement lové dans votre poncho made in Andes. Il ferait chaud, vous seriez bien. Après trois semaines passées à bouffer du costume traditionnel, il faut bien avouer que les couleurs criardes ne vous font plus peur. Mais cet achat est-il bien raisonnable ?

 

Las(se) de l’éternel mode full black, vous vous dites que ce poncho pourrait révolutionner votre garde-robe. Sachez que vous vous trompez. Lourdement. Ce bel habit pourtant si merveilleux sur les étals du marché de Lima ira immanquablement rejoindre votre maillot de rugby un peu trop grand acheté à Auckland l’année dernière et que vous n’avez finalement remis qu’une seule fois depuis pour une soirée déguisée sur le thème «sports». Il s’ajoutera aussi au magnifique sari rapporté à vos risques et périls de votre trip en Inde du sud quand vous aviez à peine 20 ans. Où est-il d’ailleurs à l’heure actuelle ? Mystère. Enfin, peut-être trouvera-t-il grâce à vos yeux comme pyjama ou comme tenue de maison, puisque c’est le cas de ces babouches en cuir de vachette rapportées par vos parents de leur séjour all inclusive à Agadir. Oh le joli cadeau empoisonné.

 

En un mot, sachez que comme pour les coups d’un soir au Club Med© ou les amourettes sur les plages de Bali, Gizèle a une règle : les achats vestimentaires faits à l’étranger restent à l’étranger. Songez-y. Vous auriez alors la panoplie idéale pour voyager pépère, incognito, bien au chaud sous votre poncho et les doigts de pieds en éventail dans vos babouches. Mais une fois la frontière française en vue, vous cacheriez le précieux butin dans l’attente de vos prochaines vacances. Et si l’idée de ne porter une fringue qu’une seule et unique fois vous cause des sueurs froides, reste l’option radicale : n’achetez rien. Le responsable du poids des bagages en soute vous le rendra et avec lui, bien sûr, le petit alpaga transi de froid.

 

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La rédaction

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